La Leyre : rivière la plus sauvage de France ?

C’est l’histoire d’un coup de foudre. Et comme ce n’est pas le premier, je perds peut-être en crédibilité… Car des rivières, je commence à en avoir pas mal dans mon répertoire, en France comme à l’étranger. La dernière fois que je suis tombé amoureux comme ça, c’était sur la Kaïtuna, en Nouvelle-Zélande, il y a plus de 20 ans. Une rivière aussi sauvage que tumultueuse, procurant des sensations fortes dans un décor de rêve. Si le paradis existe, il ressemble peut-être à la Kaïtuna. Mais je viens de rencontrer la Leyre, et là mon coeur s’emballe pour une dame au caractère très différent.

Située dans le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne et finissant son parcours à proximité d’Arcachon, la Leyre est une petite rivière parfaitement silencieuse, frayant son chemin dans un lit de sable. Sur les 70 premiers kilomètres de sa descente intégrale qui en compte 90, nous n’avons croisé personne. Pas un village, juste quelques ponts permettant de se repérer. Vous êtes seul avec les oiseaux, dans un lit truffé de troncs d’arbres en travers mais qui ont toujours la gentillesse de nous laisser passer (les gens du Parc y contribuent aussi).

On oublie le temps. Les circonvolutions de la rivière vous font aussi perdre la notion d’espace : mais je suis déjà passé par ici ? La rivière ferait-elle une boucle ? Et puis au bout de quelques jours, on arrive à la mer et le rêve s’achève en débarquant du canoë. Comme en amour, on est déjà en manque : ce silence, ces fougères, cette eau rougeâtre et mystérieuse. Aurais-je été envouté ? Leyre du temps…

Suite dans les futures parutions presse…