Pratique des sports de plein air : ne nous laissons plus enfermer !

Pratique des sports de plein air : ne nous laissons plus enfermer !

Le 2e confinement impose aux Français de ne plus pratiquer de sport au-delà d’une heure par jour et dans les limites d’un kilomètre. Alors que la crise sanitaire s’annonce très longue, peut-être plusieurs mois, les conséquences morales, psychologiques et physiques pourraient être bien plus impactantes que le COVID lui-même. Il y a urgence à sortir de cette situation avec un seul argument : le plein air est vital ! A l’argument « oui mais la planète entière fait de même », la réponse est NON. Cet article montre les mesures appliquées actuellement un peu partout dans le monde. L’interdiction de la pratique des sports de plein air n’est pas la règle, bien au contraire : la France est presque une exception. Inventaire des mesures prises dans les autres pays.

 

Par Paul Villecourt : photo reporter spécialisé sports nature, organisateur d’événements outdoor et ambassadeur sports nature du département de la Drôme.

 

Après l’expérience du premier confinement, qui aurait pensé qu’il faille à nouveau justifier la nécessité de pratiquer une activité physique de pleine nature ? Nous avons encore perdu l’un de nos droits fondamentaux : la liberté d’aller et venir. On comprend les impératifs sanitaires qui vont certainement durer : porter le masque, se laver les mains et se tenir à distance des autres. C’est entendu et compris. Les choix du gouvernement d’ouvrir certains commerces plutôt que d’autres, de laisser les écoles et les transports en commun ouverts ne sont pas l’objet de cette tribune, même s’il est difficile de ne pas s’interroger sur leur cohérence. En revanche, les règles imposant l’accès aux espaces de plein air pour pratique la randonnée, le vélo, l’escalade, le canoë-kayak et toutes les autres activités naturellement distancées doivent être remises en question de toute urgence. Le pays affronte une crise sans précédent qui va impacter notre santé, notre économie, nos vies. Garder le moral est un impératif absolu et pour y arriver, il faut des règles qui donnent sens. Ce n’est pas le cas actuellement avec les réglementations imposées.

Les chasseurs et les sportifs professionnels français (marins, montagnards, éducateurs sportifs, guides, cartes professionnelles…) ont pris des initiatives pour défendre leurs pratiques, les uns sous prétexte de régulation des animaux « nuisibles », les autres pour pouvoir continuer à « s’entraîner ». Auraient-ils pu se contenter de crier leur besoin fondamental de vivre le plus possible dehors pour être heureux ? Non, il leur a fallu trouver un prétexte à l’évidence, au besoin basique universel. En attendant, les démarches leur permettant de se prévaloir d’une autorisation de circulation dans la nature ont laissé les autres adeptes du plein air désemparés, faute de lobbies efficaces pour les défendre. Les fédérations sportives quant à elles n’ont fait pour l’instant que transmettre les directives gouvernementales tristes à pleurer.

Si ces confinements durent et se succèdent, comment allons-nous tenir le coup ? Il y a plus grave direz-vous. Mais certains ont déjà perdu leur emploi ou n’ont plus de perspectives. Faut-il attendre les statistiques de suicides pour comprendre le mal-être des Français ? La pandémie qui nous ronge se développe par la promiscuité : le fait d’être trop près les uns des autres. Les activités de plein air favorisent la distance, l’exercice physique et le lien indispensable avec la nature, notion qui ne figure dans aucun texte de loi.

Faut-il des études scientifiques pour justifier tout cela ?

L’interdiction des activités de plein air serait actuellement une règle universelle ? Non. C’est presque une exception française. Voici la liste des réglementations en vigueur dans quelques pays du monde.

 

Réglementations des pays quant à la pratique des activités de plein air :

(Informations mises à jour le 3 novembre 2020. Elles le seront régulièrement. Une erreur ou un complément à signaler ? Contactez-moi.).

 

France
Sorties permises dans la limite d’une heure et d’un kilomètre.
Dérogations accordées aux sportifs professionnels (guides de montagne, éducateurs sportifs…) et aux chasseurs sous certaines conditions. Dérogations accordées à certaines activités nautiques.

Belgique
Sport en outdoor à 3 maximum en respectant distances de sécurité et port du masque (sauf si bulle familiale, enfant de moins de 12 ans). Circulation libre sur le territoire.

Allemagne
Activités de plein air permises, même sans masque, mais à deux personnes maximum.

Suisse
La réglementation dépend des cantons, mais globalement aucune restriction de temps ni de déplacement. Regroupements limités à 15 personnes. Pas de compétitions amateurs.
Sports de contacts interdits. Masques obligatoires dans les queues et sur toutes les remontées mécaniques (même sur les télésièges), mais stations de ski ouvertes.

Hollande
Sports extérieurs autorisés en local, 4 personnes maxi et 1,5 m de distance.

Espagne
Chaque région applique ses propres règlementations, mais en général la pratique des sports de plein air individuels est autorisée du lundi au jeudi dans sa propre région seulement. Les autres jours dans sa propre localité seulement. Les activités commerciales de plein air sont interdites.

Norvège
Circulation libre à l’intérieur du territoire. Rassemblements outdoor de 50 personnes maximum, distance obligatoire de 1m. Les moins de 20 ans sont dispensés de cette distance.

Suède
Pas de restriction.

République Tchèque
Pas de limite de temps ou de distance pour les activités sportives à l’extérieur, 2 personnes ensemble maximum.

Canada
Les activités de plein air sont permises.

USA
Les activités de plein air sont permises.

Mexique
Les activités de plein air sont permises.

Australie
Pas de limite de temps mais 25 km maxi.